dimanche 26 octobre 2008

Je veux le silence complexe

Je veux le silence complexe
De la nuit claire où rien ne bouge
Où ma respiration seule trouble
L'air transparent d'une fumée
Je veux le bon silence obèse
Et que plus ma raison ne pèse
Que plus ne revienne l'été
Du souvenir et des regrets

J'écoute
La tête lourde et douloureuse
Une lumière blanche et rouge
Danse devant mes yeux fermés

Et se dirige ma pensée
Vers le point où le ciel bascule
Vers ce point où se tient ton nom
Sur le cadran de la pendule
Céleste
Oh le souvenir de ton cœur
Aimé C'est ma seule prison
— Je veux croire encore en ce nom
Si tu n'as pas fait mon malheur

Dans la cour bleue j'écoute encore
Rien ne répond à mon silence
Que le silence de la nuit
Où rien ne bruit

jeudi 16 octobre 2008

Murder On the Dancefloor

Tu dansais et je t'ai regardé longtemps. Mes yeux scrutaient tous les détails de ton visage, de ton cou et de ton ventre.

Tu dansais et j'ai pensé que tu es beau avec ton air salope, cet air de play-boy à deux balles que je déteste, ton sourire de cadre com et tes œillades posées qui glissent comme des limaces sur les peaux attentives. J'étais tendu dans la contemplation, absent du monde comme parfois j'ai pu l'être en respirant au masque du bloc opératoire, rempli par ton image obsédante, incantatoire, pathétique.

Alors j'ai dit que tu es beau, parce que je ne pouvais pas dire que je te veux, parce que je ne peux pas être ça, le type qui tombe pour un visage, et parce que c'est vrai que tu l'es. Tu m'as souris et tu m'as répondu merci. J'ai dit tu bouges bien, je t'ai offert un verre et tu as continué à sourire.

Tu dansais. La grâce narquoise dans ton épaule était mon paysage. Désir. Plus de mots suffisants, plus rien d'autre que la faim permanente de ton reflet brouillé dans les volutes de mes américaines. Danse, désir. Désir. Éternité.