dimanche 2 novembre 2008

Sur une photo de lui



Tu as dit : « Tiens, regarde »
Et je t'ai regardé
Tu étais allongé sur le lit
Le buste redressé vers la fenêtre du toit
Et ton doigt
Désignant la lumière
Semblait la recréer pour moi

Tu ne souriais pas
Ne regarde pas en arrière
Celui-ci ne t'aimera pas
Plus que les autres naguère

Et le ciel était bas

Tu aimais le soleil et les ombellifères
La musique éclatante et le vin du Midi
Tu aimais le soleil
— Ô l'amoureuse guerre qu'il gagnait sur ta peau
Lorsque je suis parti

Dans le petit matin couché sous la verrière
Tu ne souriais pas
Cette fois c'est la vraie, la bonne, la dernière
Tu le sais
Cette fois je ne reviendrai pas


Je marche dans la ville et le froid me saisit
Je ne regarde pas en arrière
Je vais où me guident mes pas
Comme je l'avais fait naguère
Quittant pour la première fois
La chambre dessous la verrière
Où j'ai connu ta langue amère
Et délétère Dans la rue
Ton souvenir s'épanouit
Comme une odorante cigüe

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tes textes sont rares, oui, mais ils sont toujours marquants. et la photo est réussie.

Xavier Moulia a dit…

Merci à toi d'avoir pris le temps de me lire et de me l'avoir dit.
Une fois encore, je suis désolé mais cette photographie n'est pas de moi. Connaissant un peu le modèle, crois bien que je le regrette. ;)