jeudi 16 novembre 2006

Surtout, ne prends pas froid

Et pourtant, quoi qu'il dise, espérer c'est remettre demain au hasard. Le seul espoir qui tienne, le seul qui soit fidèle et que rien ne peut décevoir — sauf la mort —, c'est celui de survivre, de survivre à toutes les joies, à toutes les peines de l'enfance, aux trahisons et aux échecs, à l'amour qui s'en va dans le vacarme du vrai silence, à ton absence, au souvenir de tant d'amour, aux rêves du matin. Voilà le véritable espoir des hommes : ne plus se souvenir pour ne rien regretter, pour ne pas souffrir de ses faiblesses, de ses lâchetés, et ne pas regarder la beauté en allée, sa trace sur mon cœur gravée comme une fuite. Être et ne plus souffrir de soi. Ne plus souffrir. Se dire simplement que le bonheur, c'est pour demain, qu'il y a une chance sur deux pour que ça tombe et qu'à tout prendre, ce n'est déjà pas si mal, qu'on tiendra bien jusque-là et même davantage. S'il le faut, jusqu'au matin d'après. Tant qu'il y aura demain.


Traverser les brumes de Christophe.

1 commentaire:

Le Gallinacé a dit…

avec le temps...Ferré !